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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/69

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INTRODUCTION.

« … Ma santé n’a fait aucun progrès en bien : je ne l’ai pas dit à M. de Lavalette ; mais vous, monsieur, à qui ma vie est liée, je vous dois compte de votre bien, et j’ai droit de me plaindre du silence que vous gardez sur le mien. Je souffre toujours, mais il me semble, comme dit M. Dubucq, que tout sert en ménage. »

Cette dernière phrase est charmante, car elle est d’une simplicité douce, d’une gaîté qui est timide parce qu’elle craint de blesser un ami inquiet. Cette pensée m’a donné de madame Necker l’opinion qu’elle ne pouvait être que très-bonne… Elle dit plus loin dans une autre lettre :

« Le jour où l’on amena M. de Vaucanson chez madame du Deffant, la conversation fut assez stérile. Lorsque le savant fut sorti : Eh bien ! dit-on à madame du Deffant, que pensez-vous de ce grand homme ? Ah ! dit-elle, j’en ai une grande idée ; je pense qu’il s’est fait lui-même. »

« Deux hommes assis aux deux bouts opposés d’une table prirent querelle l’un contre l’autre. Monsieur, dit le plus irrité des deux, si j’étais auprès de vous, je vous donnerais un soufflet ; ainsi tenez-le pour reçu. — Monsieur, lui crie l’autre, si j’étais auprès de vous, je vous passerais mon épée au travers du corps ; tenez-vous donc pour mort. »