Aller au contenu

Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
INTRODUCTION.

prévarication, et il fut renvoyé dès le jour même du ministère de la Marine, où il était passé de la lieutenance de police.

Le jour où madame Necker apprit que son mari vengeait son injure en accusant M. de Sartines, elle se jeta à ses genoux.

« Celui qui se venge, lui dit-elle en pleurant, non-seulement n’est pas chrétien, mais est plus coupable que celui qui commet la faute. Au nom du Sauveur, secourez-le pour moi !… »

M. Necker fut inflexible.

« Il serait coupable à moi, lui dit-il, de faire ce que vous me demandez. Cet homme est coupable… Je dois ne pas laisser subsister plus longtemps dans la rapine et l’audace un homme qui n’est, après tout, qu’un espion revêtu d’un habit noir honorable. M. de Sartines est un misérable et un assassin, le meurtrier de Pezay ! Pezay, mon ami, lui si bon, si doux, si inoffensif !… Il l’a traité comme les hommes de boue de son ministère !… Non, non… cet homme doit succomber… parce que tout a une fin… le doigt de Dieu l’a désigné. »

M. de Sartines fut en effet renvoyé avec la honte de l’accusation. M. de Maurepas était à Paris malade de la goutte et souffrait beaucoup