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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/75

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INTRODUCTION.

la marquise Coigny, la princesse de Poix, la comtesse de Simiane, la duchesse de Grammont, la duchesse de Choiseul, le duc de Praslin, presque tous les gens de lettres, madame de Blot, et tant d’autres dont les voix dominaient les autres bruits, dans le temps où le salon d’une femme de bonne compagnie était un tribunal où se jugeait, de l’aveu de tous, une cause comme celle de M. Necker. Les salons alors dirigeaient l’opinion publique.

Madame Necker fut encore admirable dans ce retour de faveur, parce qu’aux vertus natives et à la religion ordinairement inculquée comme principe, madame Necker joignait l’ardente piété des femmes protestantes… Louis xvi parlait un jour de madame Necker à son mari, et regrettait que son état de santé l’empêchât de venir à la Cour… Le maréchal de Noailles se trouvait là, ainsi que le chevalier de Crusol et le baron de Besenval : tant que les deux derniers furent présents, M. Necker garda le silence ; mais lorsqu’ils furent sortis, M. Necker dit au Roi :

« Sire, votre majesté est la seule personne dans sa cour que je juge digne d’entendre prononcer le nom de madame Necker… Le nom de ma femme est connu, sire, et souvent invoqué dans les asiles les plus obscurs et les plus misérables de votre capitale, ainsi que devant quelques amis tels que