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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/86

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INTRODUCTION.

de M. Necker d’une manière outrageante !… Qu’est-ce qu’un roi qui peut traiter ainsi un homme qu’il a jugé digne de sa confiance pendant plusieurs années, surtout lorsque cet homme lui a donné des preuves de son habileté et de son attachements ?…

« Qu’on ne me parle plus de M. Necker, s’écria Louis xvi, ni de M. de Mareuil ! »

En janvier 1785, il disait de M. Necker : « C’est un homme de talent, sans doute, mais un brouillon fanatique qui, dirigé par sa femme, voudrait faire de mon royaume une république criarde comme est leur ville de Genève… »

Pendant ce temps M. Necker voyait M. de Castries en secret, et tout se préparait pour sa rentrée au ministère. C’est ce moment que j’ai choisi pour peindre madame Necker dans son salon… Elle avait, à cette époque, bien des sentiments qui l’agitaient, et que pouvait-elle faire ? Rien comme femme du ministre, tout, comme femme privée, comme souveraine d’un royaume où l’opinion était elle-même une souveraine.

Des années s’écoulèrent ainsi ; par l’histoire de la Révolution, qu’il faut suivre en même temps pour me bien comprendre, on peut voir ce que faisaient à cette époque les sociétés en France, et combien les salons étaient puissants…, comment ils pou-