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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/88

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INTRODUCTION.

comparaient à Alcibiade ; mais, s’il lui a jamais ressemblé, c’était probablement pour avoir fait couper la queue à son chien. Le Roi lui envoyait sa démission dans sa lettre le plus gracieusement qu’il pouvait. Le vendredi suivant, le lieutenant de police, M. de Crosne, successeur de M. de Sartines et de M. Lenoir, alla porter lui-même à M. Necker l’ordre qui l’exilait à vingt lieues de Paris, lui laissant le choix du lieu de sa retraite. M. Necker, qui s’attendait à rentrer au contrôle-général, partit à l’heure même avec sa femme ; mais il fut contrait de s’arrêter à Marolles, à peu près à dix lieues de Paris, et de là il écrivit que madame Necker étant trop malade pour aller plus loin, il demandait de demeurer près d’elle ; ce que le Roi accorda. Il quitta Marolles quelques jours après, et se rendit à Château-Renard, près de Montargis. Mais en partant il avait quitté le lieu du combat en Parthe… en lançant une flèche qui avait porté au milieu du cœur, et la blessure était de telle sorte que la main seule qui l’avait faite la pouvait guérir. Le mal grandissait, la plaie s’envenimait… mais ce fut bien pis lorsque M. de Brienne s’en mêla : le sang français coula par flots ; la Seine reçut des cadavres. Enfin la Cour vit le danger ; elle fit donner un chapeau rouge à M. de Loménie, et rappela M. Necker. Madame Necker était alors plus malade que ja-