Madame la duchesse de Lauzun[1], madame la princesse de Monaco !
Madame Necker alla au-devant d’elles, et les saluant avec une réserve douce, sans froideur, mais avec dignité, les conduisit à un grand canapé où les deux jeunes femmes s’assirent.
Madame la duchesse de Lauzun parut d’abord vouloir parler à madame Necker avec un empressement mêlé d’émotion ; mais en voyant autant de monde, elle fut embarrassée.
— En vérité, madame, je ne sais comment vous exprimer ma gratitude ! M. le maréchal voulait venir avec moi, mais il est goutteux et souffrant, vous le savez.. je suis donc venue seule, mais bien pénétrée, madame, de vos bontés pour moi. »
- ↑ Petite-fille de la maréchale de Luxembourg. Voyez le ravissant portrat qu’en fait J.-J. Rousseau dans ses Confessions. C’est elle qu’il embrassa un jour sur l’escalier du château de Montmorency… ce qui le fit renvoyer du château. — Madame de Lauzun était un ange.
M. Necker !… M. de Malesherbes était ensuite plus qu’irreligieux ; il était presque athée… et l’un des plus zélés philosophes, sorte de gens par leur nature peu aimés de madame Necker.