Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/101

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courtine du sud, en face du donjon, flanquée de deux tours à bec, protégée par le fossé et la contre-escarpe, se trouvant par conséquent au point le mieux défendu. Il était difficile d’y avoir accès, car tous les feux pouvaient se croiser sur ce point.

L’autre est celle dont nous nous occupons. C’est la seule qui existe aujourd’hui. Elle est située au point le plus attaquable, assez mal défendue par les angles rentrants des remparts, et en avant par les maisons de la ville ; aussi, loin de tirer sa force du rempart, c’est elle au contraire qui le protège. Elle fait une forte saillie sur la courtine, s’élevant au-dessus d’elle, et de l’intérieur de ses bastions et du haut de ses créneaux, le canon pouvait balayer à la fois le rempart et le fossé.

L’architecture indique une construction du XVe siècle ; mais il est bien évident que longtemps avant cette époque le château était muni de remparts. Le portail n’a été construit que plus tard et probablement à la place d’une brèche ou d’une autre porte détruite. Nous trouvons en effet dans l’une des chambres de la tour un reste d’arc en ogive encastré dans la construction, et qui est resté la parce qu’on n’a pas voulu se donner la peine de le détruire. C’est le reste d’un ouvrage plus ancien, peut-être d’une porte du XIIIe siècle.

L’intérieur n’offre rien de particulièrement intéressant. Il se compose au rez-de-chaussée de deux casemates, et, au-dessus du pont-levis, d’une vaste salle voûtée et de deux ou trois autres plus petites.

Ce portail servait de corps-de-garde, et aussi de prison, ainsi que le constate un certificat donné lors de la construction de l’Hôtel-de-Ville, en 1517, par Jacques de Renes, lieutenant ordinaire au siège de Loches de M. le bailly de Touraine :