Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elles n’étaient pas en fer, mais en bois, muni par dehors de bandes de fer ; de figure quarrée, larges en tous sens de 6 pieds et demi de roy par dedans, hautes de 5 pieds et demi, planchéiées par bas et par haut ; il y avait un trou pour passer la viande par l’un des costés, et dans la partie inférieure de la porte qui était bossée et arrondie, un autre trou sous lequel on mettait un bassin. (Mss. Dubuisson[1])

D’autres cages semblables se voyaient encore à Angers et à Chinon. Celle de Chinon, par un singulier raffinement, tournait sur un pivot.

Une de ces cages existait encore au château de Loches en 1790. Dans la séance de la société patriotique et littéraire du 21 août, un des membres, M. Jacob-Louis Dupont, demanda sa destruction :

« Depuis un an, dit-il, la France est libre ; depuis un an le despotisme a disparu de cet Empire. Cependant, vous le demanderai-je, à vous, Messieurs, qui depuis le jour de la fête de la liberté en avez savouré les douceurs, et n’avez cessé de jurer d’êtres libres, pourquoi laissez-vous subsister encore autour de vous et presque sous vos yeux des monuments anciens de despotisme et d’esclavage ? Entendez-vous les cris plaintifs des victimes qui furent renfermées dans cette prison infernale connue sous le nom de Cage de fer construite par l’ordre d’une âme atroce, d’un cœur barbare et d’un sanguinaire et exécrable despote ?

  1. Contrairement à la tradition, nous pensons que la cage La Balue était placée dans la grande salle de la Tour, et non dans le soubassement voûté en coupole que l’on montre aujourd’hui. Belleforét (1575) et Dubuisson (1635), qui l’ont vue, l’indiquent clairement. Nous croyons que ce soubassement, peu propre à la garde du prisonnier, servait plutôt de magasin ; un moulin parait y avoir été établi, d’apràs un titre que nous citerons bientôt.