Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vons jamais cherché à nous dissimuler que les limites en étaient trop étroites, et que de nombreuses lacunes restaient à combler.

Onze ans se sont écoulés depuis cette époque. Nous avons essayé de les mettre à profit, par une étude constante et approfondie du monument, et des auteurs qui pouvaient nous livrer un lambeau de son histoire.

De plus, aidé et encouragé par quelques amis qui partagent nos goûts et professent avec nous le culte de notre histoire locale, nous avons entrepris et mené à bonne fin des fouilles considérables. Nous avons découvert et débarrassé un étage entier du vieux Donjon, complètement oublié[1].

C’est le résultat de ces recherches, et de nos études de onze années, que nous publions aujourd’hui.

Nous ne connaissons guère d’auteurs qui se soient spécialement occupés du Donjon de Loches. M. Baillargé, architecte, est le seul qui lui ait consacré quelques pages, où brillent la sérieuse érudition archéologique et la vive

  1. Une société archéologique, composée de quelques membres seulement, s’est formée à Loches dans le cours de l’année 1875, et, avec ses seules ressources, a entrepris le déblaiement de l’étage inférieur de la tour. Ce travail n’a pas donné moins de 5,000 mètres cubes de matériaux de démolition à extraire. Un ancien puits de 2 mètres de diamètre a été vidé jusqu’à une profondeur de 75 pieds. — M. Chabbert, gardien-chef de la prison, dirigeait et surveillait les fouilles avec un zèle pour lequel la Société française d’archéologie lui a décerné une médaille de bronze en 1878.