Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/144

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par cette ouverture qui communique, à une profondeur de quatre ou cinq mètres seulement, avec un vaste souterrain, où devaient passer souvent les habitants de la forteresse ? Les inscriptions sur les murs nous prouvent que ce passage était assez fréquenté, et qu’il devait servir de chemin de ronde, de contre-mine, de communication avec les fossés.

À la suite de cette vaste salle d’entrée, le souterrain se prolonge par un long boyau dans la direction du sud-est pour aboutir à un escalier de seize marches creusé dans le roc. Il est impossible d’aller plus loin, le reste est comblé ; mais on devait arriver dans une autre chambre en roc, donnant accès à des escaliers pour aboutir par le haut à la grande cour intérieure aujourd’hui en jardin, par le bas dans les fossés.

Nous n’avons donc point affaire à des oubliettes. Les trous en question ont servi probablement à l’extraction de la pierre, et aussi, croyons-nous, à la communication entre les divers étages de souterrains ; car il est bon de remarquer que toute cette partie du château a été construite dans un souterrain préexistant dont l’architecte a suivi la forme dans sa bâtisse ; il a conservé les galeries qui pouvaient lui servir, et il a coupé ou muré sans scrupule les parties inutiles.

Nous ne connaissons pas aujourd’hui l’étendue de ces boyaux. Les récits populaires les prolongent d’une manière tout à fait fantastique, à travers monts et vallées, jusqu’à Châtillon, à cinq lieues de Loches. Nous pensons qu’ils s’étendent effectivement dans la campagne, rejoignant par les fossés les anciennes carrières percées en tout sens sous le plateau de Vignemont et de Belébat. En ce dernier endroit, un grand puits d’aération contient dans un angle un escalier hexagone, qui devait servir de communication