Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/172

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échevins devaient fournir le moyen de vivre en attendant l’argent nécessaire pour les solder (1567).

Par provisions datées de Saint-Maur-les-Fossés, le 22 septembre 1568, le roi donna la charge des ville et château de Loches à messire Jean de Menou, pour garder cette ville contre les réformés, avec pouvoir de lever et, assembler toute force de gens de guerre à cheval et à pied que bon lui semblerait et de faire en cette occasion tout ce qu’on pourrait attendre d’un bon chef de guerre. Le 22 mars 1569, Jean de Menou était nommé lieutenant de la compagnie de messire Claude de La Châtre, son beau-père, et, le mois suivant, il recevait du duc d’Anjou une commission pour lever une compagnie de 200 hommes de pied, afin de conserver en l’obéissance de Sa Majesté la ville et chastel de Loches, et d’ôter aux ennemis le moyen de faire aucune entreprise sur elle, avec pouvoir de commander ladite compagnie, aux honneurs, autorités et prérogatives affectés aux capitaines de pareil nombre de gens de guerre.

Le 29 août, le duc d’Anjou envoyait au seigneur de Menou des instructions et un plan pour fortifier la ville de Loches. Il y vint lui-même peu de temps après, pendant que son armée campait à la Selle-Saint-Avant. Puis il prit le chemin de Chinon pour marcher au-devant des protestants, qu’il rencontra et battit dans les plaines de Moncontour (8 octobre 1569). Loches était alors le centre des approvisionnements de l’armée catholique. 373,000 pains et 8,000 boisseaux d’avoine furent envoyés de cette ville sur Dissais, Chatelleraud, Sainte-Maure, l’Ile-Bouchard, Chinon, Loudun, etc. Une partie de ces vivres fut perdue, une autre volée. Pour faire face à cette fabrication considérable, des fours avaient été construits dans le couvent des Cordeliers et dans le château.

Grâce à la modération de son capitaine, Jean de Menou,