Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/39

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prise de Saumur, Eude était venu aussitôt assiéger un fort élevé par Foulque aux portes mêmes de Tours, nommé Montboyau. Le comte d’Anjou, pour faire diversion, et dans l’espérance de rentrer dans son château, menace Montbazon. Eude lève aussitôt le siège de Montboyau et marche au-devant de Foulque ; mais celui-ci par une fuite simulée se retira sur Loches et vient camper dans la prairie sous les murs du Donjon, où son ennemi n’ose pas le poursuivre.

Bien que chargé d’années, Foulque ne sentait point se refroidir son ardeur belliqueuse. En 1039, après s’être emparé de Chinon, il reprend sur le comte de Blois son château de Montbazon, et peu de temps après il attaque celui de Saint-Aignan. Livré au comte d’Anjou par Arnaud de Breteuil ou de Brusteil (de Brustullio), Geoffroy de Donzy, seigneur de Saint-Aignan, est enfermé au château de Loches sous la garde de ceux qui l’avaient trahi, et qui l’étranglèrent dans sa prison pendant une absence de Foulque.

Enfin, sentant peut-être sa fin prochaine, affaibli par l’âge et par la maladie, comme s’il eût éprouvé le besoin de se recueillir à l’entrée de ce chemin où vient aboutir toute chose mortelle, Foulque fit venir son fils, et après lui avoir recommandé de faire tous ses efforts pour conserver ce qu’il avait acquis, plutôt que de tenter de nouvelles conquêtes, il le mit pour ainsi dire sous la tutelle de son fidèle Lisoie ; Lisoie était devenu l’ami du comte d’Anjou et occupait près de lui un rang élevé. Il avait abandonné la garde du château de Loches a un nommé Airard. D’après les conseils de ce dernier, Foulque conclut le mariage de Lisoie avec la fille de son vieux serviteur, Archambault de Buzançais, nommée Hersinde. Celle-ci apporta en dotà son mari la Tour de pierre d’Amboise, Verneuil et une