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Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/68

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Loches. La citadelle commandée par Gui de Van Guinosse ou de Laval fut prise d’assaut dans l’espace de trois heures (13 juin) : « Quod incredibile videtur quoniam Lochas munitissimum et fortissimum est natura et artificio. » (Breve chron. Andegav.) Quatre-vingts écuyers et soixante-quatre chevaliers furent pris, au nombre desquels était Gui de Laval.

Quelques années après, Richard, blessé au siège de Chalus (26 mars 1199), mourait des suites de ses blessures (6 avril) après dix ans de règne, dont il avait passé quatre mois en Angleterre.

Loches fit partie du douaire que Richard avait constitué à la reine Bérangère sa femme : « Castrum de Lochiis cum omnibus appenditiis suis, castrum de Montebasonis cum omnibus appenditiis suis. » (D. Housseau, no 2067.) Mais il est à présumer, d’après une charte de Bérangère du mois de janvier 1203, que Philippe-Auguste conserva la suzeraineté de cette place, en laissant jouir la reine douairière du domaine utile : « Notum esse volumus nos creantasse carissimo domno nostro, Philippo illustri Francorum regi, quod nullo tempore eum trahemus in causam de Lochiis, nisi ipse Lochias tenuerit in dominio. » (Dufour.)

Geoffroy, frère de Henry, époux de Constance de Bretagne, était mort en 1186 laissant un fils, Arthur. À la mort de son oncle, Arthur voulut s’emparer de toutes les possessions françaises, la Bretagne, l’Anjou et le Maine. C’est à la cour du roi de France qu’il va chercher un appui, comme l’avait fait Richard contre Henry. Philippe, suivant toujours la même politique, favorise Arthur contre son oncle. Mais cette protection, toute de circonstance et d’intérêt, avait souvent des variations et de singulières alternatives. Enfin, la guerre prend une tournure décisive. Jean qui avait réussi à détacher Philippe du parti d’Arthur ne tient point ses