Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/77

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et l’établissement des hourds au sommet. Les travaux de cette période sont assez importants pour pouvoir être considérés comme une véritable reconstruction ; ils donnent au donjon sa physionomie complète telle qu’elle s’offre aujourd’hui à nos études.

Peu de temps après et successivement, mais d’une manière interrompue par de très courts espaces de temps, on remplaça la première ligne de pieux par un mur bâti sur le bord de la motte, peu élevé, crénelé, et servant pour ainsi dire de chemin de ronde au pied du donjon, et dominant la seconde cour, beaucoup plus basse qu’elle n’est aujourd’hui.

Les palissades de la seconde enceinte firent place à leur tour à la courtine extérieure bordant le fossé, flanquée de petites tours cylindriques et à peu près équidistantes.

Enfin, ces deux enceintes vinrent se rejoindre sur un point englobé aujourd’hui dans la Tour-Ronde. À ce point de jonction, on bâtit un ouvrage de forme angulaire, qui vient du côté du nord se réunir au donjon par un mur pour fermer l’entrée de ce côté.

Le donjon ainsi défendu sur ses points les plus exposés, le reste du plateau qui s’étend du côté de l’église et de la sous-préfecture était suffisamment protégé — et dut l’être longtemps encore — par l’escarpement du rocher et par des lignes de pieux, renforcées peut-être de distance en distance par des ouvrages plus solides. On comprend d’ailleurs que l’occupation déjà difficile de ce terrain, si elle eût pu se produire, n’eût pas compromis sérieusement la sûreté du donjon, dont les approches, du côté du nord, devaient être également bien munies.

Mais la tour maîtresse est toujours le centre où reviennent se porter les sollicitudes du seigneur ; protégée à sa base par des défenses accumulées, elle protège à son tour au