Page:Histoire et vie de l’Arrétin, 1774.djvu/17

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que je l’y voyois encore. Un jour que je regardois par ce trou, je le vis avec un autre jeune homme de bonne mine, qui ſe careſſoient tendrement. Croirois-tu bien Julie, que cela me revenoit continuellement dans la tête. La nuit je ne pouvois dormir, & je ne faiſois que me rouler dans le lit.

Jul. Je m’imagine que tu aurois bien ſouhaité que ce beau garçon que tu avois vû eut été auprès de toi.

Magd. Je te laiſſe à penſer. Auſſi ma Tante s’aperçut bien de mon inquiétude & me demanda pluſieurs fois, qu’as-tu Magdelon que tu ne dors point ? T’a-t-on fait quelque choſe aujourd’hui ? Je lui répondois que non. Après m’avoir ainſi fait pluſieurs queſtions, comme elle vit que je ne dormoit point, elle ſe mit à me careſſer ; elle me baiſoit & me manioit mes tetons & mes cuiſſes, & me diſoit toûjours, dis-le moi mon enfant & n’aye point de honte, tu ſais que je t’aime. Certes elle me preſſa tant que je lui dis & par geſtes & par paroles tout ce que j’avois vû le jour. Elle en rit & me dit, ne