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Page:Histoire litteraire des femmes francoises tome 4.djvu/534

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LETTRE XXXIII.

Je ne déſignerai, Madame, ni l’état, ni lẹMadame D’***. nom d’une femme Auteur qui n’a mis ſon nom à la tête d’aucun de ſes Ouvrages. Elle en a publié de plus d’un genre, parce qu’elle cultive divers genres de ſcience. Elle joint au goût de la Phyſique & de la Chymie, celui de la morale, de la Littérature & des langues : mais comme elle préfere les douceurs d’une vie tranquille à la gloire tumultueuſe du bel-eſprit, elle aime mieux éclairer le Public, que de s’en ſaire connoître. Je dois donc reſpecter ſon ſecret ; & dans la crainte qu’un plus long éloge ne le décele, j’arrive ſans différer à ſa traduction des Leçons de Chymie propres à perſectionner la Phyſique,Leçons de Chymie. le Commerce & les Arts, par M. Shaw, premier Médecin du Roi d’Angleterre, traduites de l’Anglois ; un volume in-quarto.

Outre le mérite d’avoir tranſmis, avec autant de fidélité que d’élégance, ce ſavant Ouvrage dans notre langue, Madame D’*** a encore celui d’avoir relevé, dans des notes placées au-deſſous du texte, les erreurs qui ſe trouvent dans l’original, & d’avoir ajouté aux expériences du Docteur Anglois, les nouvelles découvertes ſaites depuis que ces leçons ont été publiées en Angleterre. Mais le morceau qui lui ſait le plus d’honneur, eſt un très-grand Diſcours préliminaire ſur la naiſſance & les progrès de la Chymie. Il eſt de nature à mériter votre attention