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Page:Histoire litteraire des femmes francoises tome 4.djvu/574

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LETTRE XXXV.

ANNONCER que les Mémoires de Mademoiſelle.Mémoire de Mlle de Valcourt. de Valcourt ſont de la même plume qui nous a donné le Traité de l’Amitié & celui des Paſſions, c’eſt dire qu’ils ſont écrits avec pureté, avec délicateſſe, & pleins de ſentiment. Le ſujet eſt une jeune perſonne qui, malgré elle, enleve à une ſœur chérie un amant que toutes deux adorent. Elle en ſait un ſacriſice à ſa vertu ; mais ce ſacriſice coûte la vie à ſon amant & à ſa ſœur.

M. de Valcourt venoit de mourir ; il laiſſoit quatre enſans, deux garçons & deux ſilles. L’aîné s’empare de l’eſprit de ſa mere, & l’engage mettre ſes ſours au Couvent ; il auroit bien voulu qu’elles priſſent le voile ; il détermine ſon ſrere à l’état Eccleſiaſtique. Meſdemoiſelles, de Valcourt ne ſe ſentoient aucun goût pour le Cloître. L’aînée aimoit M. d’Ozincourt, dont le Château étoit voiſin de celui de ſa mere : Mademoiſelle d’Ozincourtéroit la ſeule conſiden- te de cette paſſion. Les deux ſœurs paſſent quelque tems dans la retraite ; l’aînée occupée du ſouvenir de ſon amant, la cadette, des ſoins de la parure ; elles n’en ſortirent, que pour venir recevoir les derniers ſoupirs de leur mere. Leur ſrere lui avoir dicté un teſtament, qui le mettoit en poſſeſſion des biens immenſes qu’elle avoit apportés dans cette ſamille, & qui réduiſoit ſes ſours à une légitime ſi modique, qu’elles ne pouvoient pren dre d’autre parti que celui du Couvent, Mada-