Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/107

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à l’arrangement bizarre que, dans des tems d’une extrême corruption, des favoris inſatiables avoient arraché à un monarque indolent & foible. Alors le pays put eſpérer des proſpérités. Dans la vue d’en ſimplifier l’adminiſtration, il fut partagé en deux gouvernemens indépendans, ſous le nom de Caroline Méridionale & de Caroline Septentrionale.

XV. Ce que les deux Carolines ont de commun.

Les deux contrées réunies occupent plus de quatre cens milles ſur la côte, & environ deux cens milles dans l’intérieur des terres. C’eſt une plaine généralement ſablonneuſe que le débordement des rivières, que des pluies fortes & fréquentes rendent très-marécageuſe. Le ſol ne commence à s’élever qu’à quatre-vingts ou cent milles de la mer, & il s’élève toujours davantage juſgu’aux Apalaches. Sur ces plages & au milieu des pins qu’y a irrégulièrement jetés la nature, ſe nourriſſent d’une herbe forte & groſſière quelques moutons dont la chair & la toiſon ont extrêmement dégénéré ; un aſſez grand nombre de bêtes à corne qui n’ont pas conſervé toute leur force, toute leur beauté ; une multitude innombrable de porcs qui paroiſſent s’être perfectionnés.