Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/118

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On n’eſt pas d’accord ſur la manière dont le riz s’eſt naturalisé à la Caroline. Mais ſoit qu’elle le doive à un naufrage, qu’on l’y ait porté avec des eſclaves, ou qu’il y ait été envoyé d’Angleterre : toujours eſt-il certain que le ſol ſembloit l’appeler. Cependant, il ſe multiplia très-lentement, parce que les colons, obligés d’envoyer leurs récoltes dans les ports de la métropole, qui les tranſportoit en Eſpagne & en Portugal ou s’en faiſoit la conſommation, retiroient un ſi mince prix de leur denrée, qu’à peine rendoit-elle les frais de culture. En 1730, une adminiſtration plus éclairée permit l’exportation directe de ce grain au-delà du cap Finiſtère. Quelques années après, elle la permit aux Indes Occidentales ; & alors la province, aſſurée de vendre avantageuſement le bon riz en Europe, & le riz inférieur ou gâté en Amérique, s’en occupa capitalement. Cette production croît, par les ſoins des nègres, dans les marais voiſins des côtes. À une plus grande diſtance de l’océan, les mêmes bras font naître, mais avec moins de danger, l’indigo.

Cette plante, originaire de l’Indoſtan,