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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/151

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naîtroient-elles pas un jour dans l’Amérique Septentrionale ? Pourquoi la ville de Turnbull ne ſeroit-elle pas dans quelques ſiècles le séjour de la politeſſe, des beaux-arts & de l’éloquence ? La nouvelle colonie eſt moins éloignée de cet état floriſſant que les barbares Pelaſges ne l’étoient des concitoyens de Périclès. Quelle différence entre un établiſſement conçu & fondé par un homme ſage & pacifique, & les conquêtes d’une longue ſuite d’hommes avares, inſensés & ſanguinaires ; entre l’état actuel de l’Amérique Méridionale, & ce qu’elle ſeroit devenue, ſi ceux qui la découvrirent, qui s’en emparèrent & qui la dévaluèrent, euſſent été animés de l’eſprit du bon Turnbull ? Son exemple n’apprendra-t-il pas aux nations que la fondation d’une colonie demande plus de ſageſſe que de dépenſes ? L’univers s’eſt peuplé avec un homme & une femme.

Les Florides qui, en 1769, n’exportèrent que pour 673 209 livres 18 ſols 9 d. de denrées, ont un avantage marqué ſur le reſte de ce grand continent. Situées, en grande partie, entre deux mers, elles n’ont rien à craindre de ces vents glacés, de ces