Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un grain de maïs qui en produiſoit deux cens cinquante ou trois cens autres. Les préparations pour s’en nourrir n’étoient pas plus compliquées. On le piloit dans un mortier de bois ou de pierre ; & réduit en pâte, il étoit cuit ſous la cendre. Souvent même, grillé ſeulement, il étoit mangé.

Le maïs retrait bien des avantages. Sa feuille eſt très-favorable à la nourriture des beſtiaux ; avantage infiniment précieux dans les contrées où les prairies ne ſont pas communes. Un terrein maigre, léger & ſablonneux, eſt celui qui convient le mieux à cette plante. Sa ſemence peut être gelée au printems, même à deux ou trois repriſes, ſans que les récoltes ſoient moins abondantes. Enfin, c’eſt de tous les grains, celui qui peut ſoutenir le plus long-tems la séchereſſe & l’humidité.

Ces raiſons, qui ont fait adopter la culture du maïs dans une partie du globe, déterminèrent les Anglois à le conſerver, à le multiplier dans leurs établiſſemens. Ils le vendirent au midi de l’Europe, dans les Indes Occidentales, & s’en ſervirent pour leur propre uſage. Cependant ils ne négligèrent