Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/181

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Avant ces diſpoſitions, la Grande-Bretagne payoit tous les ans à l’Eſpagne, à la Norvège, à la Suède & à la Ruſſie, 10 000 000 livres pour le fer qu’elle tiroit de ces contrées. Ce tribut diminua, & devoit diminuer encore. Le minerai eſt ſi abondant en Amérique, ſi facile à tirer de la ſuperficie de la terre, que les Anglois ne déſeſpéroient pas de pouvoir en fournir au Portugal, à la Turquie, à l’Afrique, aux Indes Orientales, à tous les pays de l’univers, où l’intérêt de leur commerce étendoit leurs relations.

Peut-être cette nation exagéroit-elle aux autres ou à elle-même, les avantages qu’elle ſe promettoit de tant d’objets utiles à ſa navigation. Mais il lui ſuffiſoit que ſes colonies la tirâſſent de la dépendance, où les puiſſances du nord de l’Europe, pouvoient, en rigueur, la tenir pour la facilité, pour la multiplication de ſes armemens. Rien à ſes yeux n’étoit plus capable de ſuſpendre ſon eſſor naturel vers l’empire des mers, qui ſeul devoit lui aſſurer l’empire du Nouveau-Monde.

XXXI. Peut-on eſpérer que le vin & la ſoie réuſſiront dans l’Amérique Septentrionale ?

Après s’en être aplani le chemin, par