Aller au contenu

Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ſoient pas le fruit & le goût du travail. Les expériences réitérées qu’ils tentèrent alternativement avec du plant d’Europe & d’Amérique, furent toutes également malheureuſes. Le ſuc de la vigne y étoit trop aqueux, trop foible, trop difficile à conſerver. Le pays étoit trop couvert de bois, qui attirent & font séjourner les brouillards humides & brûlans ; les ſaiſons étoient trop inconſtantes ; les inſectes trop multipliées autour des forêts, pour laiſſer éclore & proſpérer une culture ſi chère à la nation Angloiſe, à tous les peuples qui ne la poſſèdent point. Un jour viendra peut-être où ces régions fourniront une boiſſon dont la préparation occupe pluſieurs parties du globe, & dont l’uſage fait les délices de tant d’autres : mais cet événement n’arrivera qu’après des ſiècles & des eſſais très-multipliés. Suivant toutes les probabilités, la récolte du vin ſera précédée par celle de la ſoie, ouvrage de ce ver rampant qui habille l’homme de feuilles d’arbres élaborées dans ſon ſein.

Cette riche matière coûtoit à la Grande-Bretagne une exportation annuelle d’argent