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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/232

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Histoire philosophique

troduites dans le nord de l’Amérique Angloiſe, montèrent au tiers ou plus de celles qui payoient les droits.

Une liberté indéfinie, ou ſeulement reſtreinte à de juſtes bornes, auroit arrêté les liaiſons prohibées, dont on ſe plaignoit ſi fortement. Alors les colonies ſeroient arrivées à un état d’aiſance, qui leur eût permis de ſe libérer d’une dette de cent vingt à cent trente millions de livres qu’elles avoient contractée envers la métropole. Alors, elles en auroient tiré, chaque année, pour plus de quarante-cinq millions de marchandiſes, ſomme à laquelle leurs demandes s’étoient élevées, aux époques les plus proſpères. Mais, au lieu de voir adoucir leur ſort comme ils ne ceſſoient de le demander, ces grands établiſſemens ſe virent menacés d’une impoſition.

XXXVIII. État de détreſſe où ſe trouve l’Angleterre en 1763.

L’Angleterre ſortoit d’une longue & ſanglante guerre, où ſes flottes avoient arboré le pavillon de la victoire ſur toutes les mers, où une domination déjà trop vaſte s’étoit accrue d’un territoire immenſe dans les deux Indes. Cet éclat pouvoit en impoſer au-de-hors : mais au-dedans la nation étoit réduite