Aller au contenu

Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cette ſecte, le ſeul qui mérita d’occuper la poſtérité, fut Guillaume Penn. Il étoit fils d’un amiral de ce nom, aſſez heureux pour avoir obtenu la confiance du protecteur & des deux Stuarts qui tinrent après lui, mais d’une main moins aſſurée, les rênes du gouvernement. Ce marin, plus ſouple & plus inſinuant qu’on ne l’eſt dans ſa profeſſion, avoit fait des avances conſidérables, dans différentes expéditions dont il avoit été chargé. Le malheur des tems n’avoit guère permis qu’on le remboursât durant ſa vie. Après ſa mort, l’état des affaires n’étant pas devenu meilleur, on fit à ſon fils la propoſition de lui donner au lieu d’argent, un territoire immenſe dans le continent de l’Amérique. C’étoit un pays qui, quoique entouré de colonies Angloiſes, & même anciennement découvert, avoit toujours été négligé. La paſſion de l’humanité, lui fit accepter avec joie cette ſorte de patrimoine, qu’on lui cédoit preſque en ſouveraineté héréditaire. Il réſolut d’en faire l’aſyle des malheureux, & le séjour de la vertu. Avec ce généreux deſſein, il partit vers la fin de l’an 1681 pour ſon domaine, qui fut appelé