Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/326

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tranchemens que dans la nuit du premier au ſecond novembre, lorſque les mouvemens qui ſe faiſoient ſous leurs yeux les convainquirent que leur camp alloit être enfin attaqué.

Leur chef, Waſington, n’avoit pas voulu confier la deſtinée de ſa patrie à une action, qui auroit pu, qui naturellement auroit dû être déciſive contre les grands intérêts qui lui étoient confiés. Il ſavoit que les délais toujours favorables à l’habitant d’une contrée, ſont toujours funeſtes à l’étranger. Cette conviction le détermina à ſe replier ſur le Jerſey, avec le projet de traîner la guerre en longueur. Favorisé par l’hiver, par la connoiſſance du pays, par la nature du terrein qui ôtoit à la diſcipline une partie de ſes avantages, il pouvoit ſe flatter de couvrir la plus grande partie de cette fertile province, & de tenir l’ennemi éloigné de la Penſilvanie. Tout-à-coup, il voit ſes drapeaux abandonnés par des ſoldats dont l’engagement n’étoit que pour ſix ou même pour trois mois ; & d’une armée de vingt-cinq mille hommes, à peine lui en reſte-t-il deux mille cinq cens avec leſquels il