Aller au contenu

Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
333
des deux Indes.

permis de faire aux ſauvages les outrages qu’ils avoient reçus de leurs fiers voiſins, & parce qu’elle pouvoit, qu’elle vouloit mieux payer les ſervices qu’on ſeroit à portée de lui rendre. Sous ſes drapeaux, des alliés, dont le caractère féroce n’avoit pas de frein, firent cent fois plus de mal aux colons établis près des montagnes, que n’en ſouffroient des troupes royales ceux de leurs concitoyens qu’une deſtinée plus heureuſe avoit fixés ſur les bords de l’océan.

Ces calamités n’attaquoient qu’un nombre d’Américains plus ou moins conſidérable : mais bientôt un vice intérieur les affligea tous.

Les métaux qui ſur le globe entier repréſentent tous les objets de commerce, ne furent jamais abondans dans cette partie du Nouveau-Monde. Le peu qu’on y en voyoit diſparut même aux premières hoſtilités. À ces ſignes d’une convention univerſelle, furent ſubſtitués des ſignes particuliers à ces contrées. Le papier remplaça l’argent. Pour donner quelque dignité au nouveau gage, il fut entouré d’emblèmes qui devoient continuellement rappeler aux peuples la grandeur de leur entrepriſe, le prix inappréciable