Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/394

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pées ; & qu’on n’aura guère à leur offrir que des ſables ſtériles, des marais mal-ſains ou des montagnes eſcarpées. L’émigration ſera plus favorable aux manufacturiers & aux artiſtes, ſans que peut-être ils aient rien gagné à changer de patrie & de climat. On ne détermineroit pas ſans témérité quelle pourra être un jour la population des États-Unis. Ce calcul, aſſez généralement difficile, devient impraticable pour une région dont les terres dégénèrent très-rapidement, & où la meſure des travaux & des avances n’eſt pas celle de la reproduction. Si dix millions d’hommes trouvent jamais une ſubſiſtance aſſurée dans ces provinces, ce ſera beaucoup. Alors même les exportations ſe réduiront à rien ou à fort peu de choſe : mais l’induſtrie intérieure remplacera l’induſtrie étrangère. À peu de choſe près, le pays pourra ſe ſuffire à lui-même, pourvu que ſes habitans ſachent être heureux par l’économie & la médiocrité.

Peuples de l’Amérique Septentrionale, que l’exemple de toutes les nations qui vous ont précédés, & ſur-tout que celui de la mère-patrie vous inſtruiſe. Craignez l’af-