Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

On ne préſente les enfans an baptême, que pluſieurs mois, & quelquefois un ou deux ans après leur naiſſance. Sans dogmatiſer, ſans diſputer ſur le culte, dans un pays où chaque ſecte a le ſien, on honore l’Être ſuprême par des vertus, plus que par des prières. L’innocence & l’inſcience gardent les mœurs, plus sûrement que des préceptes & des controverſes.

La religion ſemble réſerver toute ſa pompe pour les derniers honneurs que l’homme reçoit ſur la terre, avant d’être enfermé pour jamais dans ſon ſein. Auſſi-tôt qu’il eſt mort quelqu’un à la campagne, les plus proches voiſins ſont avertis du jour de ſon enterrement. Ceux-ci l’annoncent aux habitations limitrophes, & la nouvelle en eſt ainſi répandue au loin. Chaque famille au-moins envoie un de ſes membres, pour honorer le convoi funèbre. À meſure que les députés arrivent, on leur offre du punch & du gâteau. Lorſque l’aſſemblée eſt formée, on porte le cadavre dans le cimetière de ſa ſecte ; ou ſi le cimetière eſt trop éloigné, dans un champ de ſa famille. Le cortège eſt composé de quatre ou cinq