Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/49

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de force ; tous les moyens, tous les reſſorts y ſont plus actifs. C’eſt la raiſon pourquoi de petits peuples ont vaincu de grandes nations ; pourquoi les Grecs vinrent à bout des Perſes ; pourquoi les Corſes chaſſeront tôt ou tard les François de leur iſle.

Mais où la Penſilvanie puiſe-t-elle les ſources de ſa conſommation ? Comment trouve-t-elle les moyens d’y fournir ? Avec le lin & le chanvre qu’elle recueille de ſon ſol, avec les cotons qu’elle attire de l’Amérique Méridionale, elle fabrique une grande quantité de toiles communes ; avec les laines de ſes brebis, elle manufacture beaucoup de draps groſſiers. Ce que les diverſes branches de ſon induſtrie ne lui donnent pas, elle ſe le procure avec les produits de ſon territoire. Ses navigateurs portent aux iſles Angloiſes, Françoiſes, Hollandoiſes & Danoiſes, du biſcuit, des farines, du beurre, du fromage, des ſuifs, des légumes, des fruits, des viandes ſalées, du cidre, de la bière, toutes ſortes de bois de conſtruction. Ils reçoivent en échange, du coton, du ſucre, du café, de l’eau-de-vie, de l’argent, qui ſont autant de ma-