Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/51

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Penſilvanie, qui fonde ſa fortune ſur la culture & ſur la multiplication des troupeaux, ne doit arriver que lentement à la proſpérité : mais cette proſpérité aura des fondemens plus sûrs & plus durables.

Si quelque choſe peut retarder les progrès de la colonie, c’eſt la manière irrégulière dont s’y forment les plantations. La famille Penn, propriétaire de toutes les terres, en accorde indifféremment par-tout & autant qu’on en demande, pourvu qu’on lui paie 112 livres 10 ſols par chaque centaine d’acres, & qu’on s’engage à une redevance annuelle de 22 ſols 6 deniers. Il arrive de-là que la province manque de cet enſemble, qui eſt néceſſaire en toutes choſes, & que ſes habitans épars ſont la victime du moindre ennemi, qui ne craint pas de les attaquer.

Les habitations ſont défrichées de différentes manières dans la colonie. Souvent un chaſſeur va ſe fixer au milieu ou tout auprès d’un bois. Ses plus proches voiſins l’aident à couper des arbres, & à les entaſſer les uns ſur les autres : c’eſt une maiſon. Aux environs, il cultive, ſans ſecours, un