Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/92

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& qu’ils n’en vouloient que d’honnêtes, ils donnèrent 2 250 liv. pour chaque jeune perſonne qu’on leur amenoit d’Europe avec un certificat de ſageſſe & de vertu. Cet uſage ne dura pas long-tems. Lorſqu’il ne reſta plus de doute ſur la ſalubrité, ſur la fertilité du pays, des familles entières, même d’une condition honorable, ſe tranſportèrent dans la Virginie. La population augmentoit aſſez rapidement, lorſque le fanatiſme en vint arrêter les progrès.

La religion du gouvernement fut la première, & quelque tems la ſeule qu’on pratiqua dans cette contrée. Des non-conformiſtes paſſèrent auſſi les mers. Leurs opinions ou leurs cérémonies révoltèrent ; & la loi ſe permit en 1642, de chaſſer de la province ceux des habitans qui n’étoient pas de la communion Anglicane. L’impérieuſe loi de la néceſſité fit depuis révoquer ce décret funeſte : mais une tolérance ſi tardive, & qui étoit viſiblement accordée avec répugnance, ne produiſit pas le grand effet qu’on en attendoit. Il n’y eut qu’un petit nombre de Preſbytériens, de Quakers, de Réfugiés François qui osâſſent ſe fier à ce