Page:Histoire romaine de Caius Velleius Paterculus adressée à M. Vinicius, Consul, 1825.djvu/111

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un sénateur. Tant on passe naturellement des vertus aux fautes, des fautes aux vices, des vices à l’abîme ! On vit vers la même époque les illustres victoires de Domitius sur les Arvernes et de Fabius sur les Allobroges. Fabius, petit-fils de Paul Emile, dut à sa victoire le surnom d’Allobrogicus. Remarquons cette originalité de la famille des Domitius : son bonheur fut éclatant mais limité à un petit nombre de personnes. Pendant les sept générations qui précédèrent Cneius Domitius, jeune homme d’une si noble simplicité, il n’y eut dans cette famille que des fils uniques, mais tous parvinrent au consulat ou au sacerdoce et presque tous aux honneurs du triomphe.

XI.

Vint alors la guerre de Jugurtha que dirigea Quintus Metellus, le premier général de son siècle. Son lieutenant fut Caius Marius, dont nous avons déjà parlé. Chevalier de naissance, il était grossier et rude mais d’une vertu irréprochable ; aussi remarquable à la guerre que détestable pendant la paix, il était affamé de gloire, insatiable, emporté, toujours agité. Par l’intermédiaire des publicains et des autres négociants d’Afrique, il accusa Métellus de traîner, de prolonger la guerre depuis trois années déjà, de montrer la morgue naturelle à la noblesse et de vouloir s’éterniser dans le commandement. Il fit si bien qu’ayant obtenu la permission d’aller à Rome