Page:Histoire romaine de Caius Velleius Paterculus adressée à M. Vinicius, Consul, 1825.djvu/39

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tour par d’autres Héraclides. Témène, Cresphonte, Aristodème, arrière-petits-fils d’Hercule, conduisaient l’entreprise qui les remit en possession de ces états.

Vers ce même temps, à. peu près, les Athéniens cessèrent d’être gouvernés par des rois. Le dernier qui régna sur eux, Codrus, fils de Mélanthe, est digne de mémoire. Ses sujets étant en guerre avec les Lacédémoniens, et se trouvant vivement pressés, l’oracle d’Apollon déclara que le parti dont le chef serait tué par l’ennemi resterait vainqueur. Codrus quitte les ornements de la royauté, se cache sous l’habit d’un pâtre, pénètre dans le camp des ennemis, irrite à dessein un soldat, et se fait tuer, sans être connu. Ce dévouement rendit les Athéniens vainqueurs, et Codrus, immortel. Comment ne pas admirer un homme qui cherche la mort par les mêmes moyens qu’un lâche emploie pour l’éviter ? Médon, son fils, fut le premier archonte d’Athènes ; ses successeurs, qui, de son nom, furent appelés Médontides, et les archontes qui suivirent, jusques à Charops, jouirent de cet honneur toute leur vie.

En sortant de l’Attique, ceux du Péloponnèse bâtirent Mégare, également distante de Corinthe et d’Athènes. Ce fut alors qu’une flotte de Tyriens, nation puissante sur la mer, s’étant avancée jusqu’aux extrémités de l’Espagne et de notre continent, jeta les fondements de la ville de Cadix, dans une île de l’Océan, séparée de la terre ferme par un petit détroit. Peu d’années après, ils bâtirent Utique, en Afrique.