Page:Histoire romaine de Caius Velleius Paterculus adressée à M. Vinicius, Consul, 1825.djvu/41

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Les enfants d’Oreste, dépossédés par les Héraclides, furent pendant quinze années le jouet des événements et des tempêtes. Ils se fixèrent, à la fin, dans le voisinage de l’île de Lesbos.

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De grands mouvements d’émigration agitèrent alors la Grèce. Les Achéens, contraints d’abandonner la Laconie, s’emparèrent de la contrée qu’ils occupent encore de nos jours. Les Pélasges passèrent dans l’Attique. Un jeune et bouillant guerrier, né Thesprotien, et nommé Thessalus, se mit à la tête d’un nombre considérable d’hommes de sa nation, et s’établit, les armes à la main, dans le pays qu’on appelait l’État des Mirmidons, et qui, du nom du conquérant, s’appelle aujourd’hui la Thessalie. C’est une chose assez étrange, que les auteurs des récits de la guerre d’Ilion l’aient désigné sous ce nom de Thessalie. Plusieurs écrivains ont commis la même faute, et surtout les tragiques ; en cela d’autant plus inexcusables, que, dans leurs compositions, ce n’est pas le poète qu’on entend, ce sont les personnages mis en scène, et qui vivaient à l’époque de l’action représentée. Dira-t-on que les Thessaliens reçurent leur nom de Thessalus, fils d’Hercule ? Alors on demandera pourquoi la Thessalie ne fut pas connue sous ce nom, avant l’invasion du second Thessalus ?

Quelque temps auparavant, Alétès, fils d’Hippotès, et le sixième des Héraclides, bâtit dans l’isthme la ville de Corinthe, autrefois Éphyre, barrière du Péloponnèse. Ne nous étonnons pas qu’Homère l’appelle de son dernier nom ; c’est le poète qui parle lui-même, et, comme tel, il donne à quelques colonies ioniennes le nom qu’elles