Page:Histoire romaine de Caius Velleius Paterculus adressée à M. Vinicius, Consul, 1825.djvu/45

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moins connus. Bientôt les Éoliens quittèrent aussi la Grèce, furent longtemps errants, et s’arrêtèrent enfin sur des bords ’qui n’ont pas été moins célèbres. Ils y fondèrent les villes renommées de Smyrne, de Cymès, de Larysse, de Myrine, de Mytilène, et quelques autres dans l’île de Lesbos.

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Ensuite brilla le beau génie d’Homère, de cet homme illustre qui ne dut sa gloire qu’à lui-même ; éminemment digne du nom de poète, par la grandeur de ses compositions et l’éclat de ses vers. Ce qui l’élève au dessus de tous, c’est qu’il n’eut point de modèle, et qu’il n’a point eu d’imitateur. Archiloque et lui sont les seuls qui créèrent leur genre et qui le perfectionnèrent ; on n’en citerait pas d’autres. Homère toucha de moins près que quelques-uns ne l’imaginent à la guerre de Troie, qu’il a chantée ; car il florissait, il y a neuf cent cinquante ans ; et, depuis sa naissance jusqu’à nous, il ne s’en est pas écoulé mille. Ne soyons donc pas surpris de l’entendre dire et répéter, Les hommes, tels qu’ils sont aujourd’hui, le poète indiquant par là des siècles différents du sien, et d’autres hommes. Quant à l’opinion qu’Homère naquit aveugle, il faut être dépourvu de sens pour l’adopter.

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L’empire d’Asie, que les Assyriens possédaient depuis mille soixante-dix ans, fut transmis aux Mèdes. Il était alors sous les lois de Sardanapale, prince énervé par les délices, et à qui trop de bonheur fut fatal. Le Mède Arbacès lui ravit à la fois le sceptre et la vie. De cette révolution jusqu’à nous, on compte à peu près huit cent