Page:Histoire romaine de Caius Velleius Paterculus adressée à M. Vinicius, Consul, 1825.djvu/59

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Quintus Metellus, à qui la valeur qu’il déploya dans cette guerre mérita le surnom de Macédonique, remporta sur Philippe et sur les Macédoniens une victoire signalée. Dans une bataille non moins sanglante, il défit les Achéens, qui commençaient à secouer le joug de l’obéissance.

Metellus le Macédonique est celui qui construisit des portiques autour de ces deux temples sans inscription, qu’enferment aujourd’hui les portiques d’Octavie. Ce fut lui qui fit transporter de Macédoine cette armée de statues équestres placées en face des deux temples, et le plus bel ornement de ce lieu. Voici, suivant ce qu’on rapporte, à quelle occasion furent faites ces statues. Alexandre le Grand chargea le célèbre sculpteur Lysippe de représenter ceux de ses cavaliers qui avaient été tués au passage du Granique, et de reproduire fidèlement leurs traits. Ce prince voulut que l’artiste le représentât lui-même, au milieu d’eux. Le premier de tous, Metellus introduisit à Rome la magnificence, ou le luxe, en élevant un temple de marbre dans l’enceinte que ces monuments embellissaient. On citerait difficilement un homme, dans quelque pays, quelque siècle, quelque rang qu’on le cherchât, dont on pût comparer le bonheur à celui de Metellus ; car, sans parler de ses triomphes, des hautes dignités qui le placèrent à la tête de la république, de sa vie prolongée jusqu’à l’extrême vieillesse, des nobles démêlés qu’il soutint contre ses ennemis, et que justifiait l’intérêt de sa patrie, Metellus eut quatre fils, qu’il vit tous parvenir à l’âge viril, et qu’il laissa comblés d’honneurs. Lorsque ces quatre fils portèrent le lit funèbre de