Page:Histoire romaine de Caius Velleius Paterculus adressée à M. Vinicius, Consul, 1825.djvu/75

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homme a tenu quelque rang parmi les orateurs ? Ils furent tous comme resserrés dans un si petit nombre d’années, que les premiers d’entre eux, et les plus dignes de mémoire, ont pu se voir et se connaître.

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Telle fut la marche des choses, dans la Grèce, et telle nous allons la retrouver chez les Romains ; car, à moins qu’on ne se reporte à ces informes essais que recommande le seul mérite de l’invention, il faut reconnaître pour époque de la tragédie romaine, les compositions d’Accius et de ses contemporains. Ce fut dans le cours d’un même âge que Cécilius, Afranius et Térence firent briller les finesses et les grâces de notre langue. Quant aux historiens, rangeât-on Tite-Live au nombre des anciens, il est certain qu’à l’exception de Caton, de quelques autres plus loin de nous et peu connus, l’espace qui les renferme ne comprend pas quatre-vingts ans. Le temps où la poésie répandit ses richesses ne remonte pas plus haut et ne descend pas plus bas. Pour ce qui regarde le talent oratoire, nous oserions dire, en mettant toujours Caton à part, et sans offenser la mémoire de P. Crassus et de Scipion, de Lélius, des Gracchus, de Fannius, de Serg. Galba, qu’après Cicéron et la hauteur où sont parvenus tous les genres d’éloquence sous ce grand maître de l’art, il ne nous est possible de goûter qu’un très-petit nombre de ses devanciers, et d’admirer que les hommes qu’il a pu voir et ceux qui l’ont vu. Nous ferons la même remarque à l’égard des grammairiens, des peintres, des statuaires et