Page:Histoire romaine de Caius Velleius Paterculus adressée à M. Vinicius, Consul, 1825.djvu/93

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ius, il y a de cela cent soixante-deux ans. Il promit le droit de cité à l’Italie entière, réalisa en même temps les vœux de tous en promulguant des lois agraires, bouleversa tout de fond en comble et mit la république au bord de l’abîme en lui faisant courir un double danger. Comme Octavius son collègue résistait dans l’intérêt de l’État, il annula ses pouvoirs et nomma des triumvirs chargés de répartir les terres et de conduire les colonies ; ce furent, avec lui-même, son beau-père l’ancien consul Appius et son frère Caïus qui était encore un tout jeune homme.

III.

Publius Scipion Nasica, petit-fils de celui que le Sénat avait jugé l’homme le plus vertueux, fils de celui qui, censeur, avait bâti un portique dans le Capitole, arrière-petit-fils de Cneius Scipion, l’oncle de l’illustre Publius Scipion l’Africain, était alors un simple citoyen, revêtu de la toge. Bien qu’il fût cousin germain de Tibérius Gracchus, il faisait passer la patrie avant la parenté et jugeait que tout ce qui n’était pas conforme à l’intérêt de l’État était contraire aux intérêts des particuliers. Ces vertus lui valurent d’être le premier à recevoir pendant son absence la dignité de grand pontife. Entourant son bras g