Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/141

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de ceux qui ont le cœur droit, suivant ce qui est porté en Isaïe 29, 13. Par quoi le Seigneur dit, pour ce que ce peuple-ci s’approche de moi de sa bouche et m’honore de ses lèvres : mais il a éloigné son cœur arrière de moi, pourtant voici, etc. Matth. 5, 2 0. Car je vous dis, si votre justi­ce ne surpasse celle des Scribes et Pharisiens, vous n’entrerez nullement au royau­­me des cieux. Ensuite de quoi, notre Sauveur explique comment c’est qu’on enfreint les commandements de Dieu, non seulement par des actions extérieures, mais aussi par des intérieures dispositions de la volonté. Car les Scribes et les Pharisiens observent étroitement la loi en l’extérieur : mais ce n’était qu’en espérant de la gloire qui leur en revenait, hors de laquelle ils n’eussent point fait de difficulté de l’enfreindre. Il y a une infinité d’autres endroits dans les Saintes Écritures, qui témoi­gnent manifestement que Dieu accepte la volonté pour l’effet, tant aux bonnes qu’aux mauvaises actions.


XXII. Or, que la loi de nature soit aisée à observer, Christ le déclare en S. Matth. 11, 28,29,30. Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés, et je vous soulagerai. Chargez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis débonnaire et humble de cœur, et vous trouverez repos en vos âmes ; car mon joug est aisé et mon fardeau est léger.