Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/158

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réunie en une seule personne, en la manière que j’ai dite, demeure dans l’état de nature, où toutes choses appartiennent à tous, où la distinction du mien et du tien n’est pas reçue, et où le domaine et la propriété sont des façons de parler inconnues ; et cela d’autant qu’on ne trouve pas enco­re cette sûreté, de laquelle j’ai montré ci-dessus, que la précaution était abso­lu­ment nécessaire, afin de pouvoir mettre en usage ce que les lois de nature ordonnent.


Remarque :

  • [Multitude, etc. ] « La science du pouvoir que la ville a sur les citoyens ne peut être bien connue, si l’on n’explique la différence qu’il y a entre la multitude qui gouverne et la multitude qui est gouvernée. Car la nature de la société civile est telle que cette même multi­tude, dont l’assemblage forme une ville, commande et qu’elle est aussi soumise au commande­ment. Mais cela en divers égards. Ce que je croyais d’avoir assez clairement expliqué en ce premier article. Toutefois les objec­tions auxquelles je m’en vais répondre me font paraître du contraire : tel­le­ment que j’ai pensé, que je ne ferais point mal d’éclaircir un peu mes senti­ments.

« Le nom de multitude étant un terme collectif signifie plusieurs choses ramassées, et ainsi une multitude d’hommes est le même que plusieurs hommes. Ce même mot étant du nombre singulier, signifie une seule chose, à savoir, une seule multitude. Mais