Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/264

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de dire qu’il lui appartenait en effet. Rendez, dit-il, à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu, Matth. 22. 21. Et quand ce grand Sauveur a voulu agir en roi, il a bien témoigné par la majesté de ses commandements, qu’il demandait une obéissance tout entière : Allez, dit-il à ses disciples, en la bourgade qui est vis-à-vis de vous et incontinent vous trouverez une ânesse attachée et son poulain avec elle ; détachez-les et me les amenez ; que si quelqu’un vous dit quelque chose, vous direz que le Seigneur en a affaire. Il en use de la sorte en qualité de souverain et de roi des Juifs. Or, quel empire y a-t-il plus absolu que celui où l’on peut ôter à un sujet son bien propre, sans alléguer d’autre prétexte que cette raison, Le seigneur en a affaire ? Les passages du Vieil Testament ne sont pas moins évidents sur cette question, Deuter. 5. 27. Approche-toi, et écoute tout ce que l’Éternel notre Dieu dira, puis tu nous rediras tout ce que l’Éternel notre Dieu t’aura dit, et nous l’orrons et le ferons. Ce mot de Tout exprime une entière obéissance : derechef le peuple parlant à Josué, dit : tout ce que tu nous as commandé, nous le ferons, et partout où tu nous enverras, nous irons. Tout ainsi que nous avons obéi à Moïse, ainsi t’obéirons-nous ; seulement que l’Éternel ton Dieu soit avec toi, comme il a été avec Moïse. Tout homme qui rebellera à ton commandement, et n’obéira point à tes paroles en