Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

a trois choses à considérer, à savoir, la disposition inté­rieure, qui les rend propres au mouvement ; l’agent externe, par lequel un certain et déterminé mouvement est produit en effet ; et l’action même. Aussi, en un État où le peuple fait du tumulte, il se rencontre trois choses dignes de considération. Première­ment, les doctrines et les affections contraires à la paix, d’où les esprits des parti­culiers reçoivent des dispositions séditieuses ; en second lieu, quels sont ceux qui sollicitent à prendre les armes et à la dissension, qui assemblent et qui conduisent les peuples déjà disposés à la révolte. Et enfin, la manière en laquelle cela se fait, ou la faction elle-même. Mais, entre les opinions ou les maximes qui disposent à la sédi­tion, l’une des principales est celle-ci, qu’il appartient à chaque particulier de juger de ce qui est bien, ou de ce qui est mal. J’avoue et je pense que je l’ai prouvé au premier chapitre, article IX, qu’en l’état de nature où chacun vit avec un droit égal et où l’on ne s’est point soumis par quelques pactes à la domination d’autrui, que cette proposition peut être reçue, mais en l’état politique elle est très fausse. Car j’ai fait voir au chapitre VI, art. IX, que les règles du bien et du mal, du juste et de l’injuste, de l’honnête et du déshonnête, étaient de la loi civile ; et