Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/401

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celle des hommes, et celle de l’interpréter, étaient toutes réunies en la personne des rois. Les prophètes n’étaient pas envoyés avec une pleine autorité, mais en forme de prédica­teurs, de la doctrine desquels les auditeurs pouvaient juger ; et bien que ceux qui ne faisaient pas les choses aisées qu’ils enseignaient clairement, fussent punis du magis­trat, il ne s’ensuit pourtant pas que les rois fussent dès là obligés de suivre tout ce que les prophètes commandaient de la part de Dieu. Car encore que Josias, ce bon roi de Juda, perdit la vie pour n’avoir pas obéi au discours que Dieu lui tint par la bouche de Nechao roi d’Égypte, c’est-à-dire, parce qu’il rejeta un bon conseil, quoiqu’il semblât venir d’un ennemi ; toutefois personne ne dira, que Josias fut obligé par aucunes lois divines ou humaines d’ajouter foi à Pharao Nechao, roi d’Égypte, en ce qu’il disait que Dieu avait parlé à lui. Quant à ce que l’on pourrait objecter, que les rois, faute de doctrine, se trouvent rarement assez capables pour interpréter les livres anciens où la parole de Dieu est contenue ; et qu’à cause de cela, il n’est pas juste que cette charge dépende de leur autorité. je réponds, que la même objection peut être faite contre les sacrificateurs et contre tous les hommes du monde ; car ils sont tous sujets à faillir ; mais bien que les prêtres fussent naturellement et par étude plus propres et plus chargés de doctrine que les autres ; si est-