Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/445

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bien qu’elles s’accordent et soient liées en quelque sorte par la conformité des opinions.


XXI. De ce que je viens de dire il s’ensuit nécessairement qu’un État composé de personnes chrétiennes est même chose que l’Église chrétienne, mais qu’elle a reçu deux divers noms pour deux causes diverses. Car, la matière de la répu­blique et de l’église est la même, à savoir les mêmes chrétiens. La forme aussi, qui consiste en la puissance légitime de les convoquer, est la même, puisqu’il est certain que chaque citoyen est obligé de se rendre là où il est mandé de l’État. Mais ce qui est nommé république, à cause que ce sont des hommes qui la composent, se nomme aussi église en tant qu’elle est une assemblée de chrétiens.


XXII. Ce que je vais ajouter n’a pas moins de liaisons avec mes propositions précédentes : que s’il y a plusieurs États chrétiens, ils ne constituent pas tous ensemble une seule église personnellement, je veux dire qui représente une simple personne. A la vérité, ils peuvent bien s’unir par un mutuel consentement, mais, en cela, il faut qu’ils deviennent comme une seule république. Car, ils ne peuvent point s’assembler qu’à certain temps et en certain lieu dont ils sont demeurés d’accord. Or, est-il que c’est du droit civil, et qu’il appartient à la puissance séculière, de régler le temps, le lieu et les personnes d’une assemblée ; et qu’aucun bourgeois, ni aucun étranger, ne peut