Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/454

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ou retenir les péchés, mais à ceux qui se repentent, ou aux impénitents. Au reste, la plupart des hommes s’imaginant que se repentir n’est autre chose que condamner ses propres actions, prendre de nouveaux desseins et quitter ceux dans la poursuite desquels il leur semble que le péché consiste ; cette opinion vulgaire s’est introduite dans les esprits, que la repentance peut précéder la confession des fautes, en présence des hommes, et qu’elle n’est pas un effet, mais la cause de cette confession ; à quoi s’est ajoutée la difficulté de ceux qui disent que les péchés de ceux qui se repentent, ont été déjà remis au baptême, et que ceux des obstinés et impénitents, ne peuvent du tout point être remis. Ce qui est contraire au texte de l’Écriture et aux paroles de Christ, qui portent en termes formels : A ceux à qui vous aurez remis, etc. Donc, pour la solution de ce doute, il faut savoir en premier lieu, qu’une vraie reconnaissance de son péché est ce qui fait la repentance. Car celui qui sait bien qu’il a péché, n’ignore pas qu’il a failli ; or il est impossible de vouloir faillir. De sorte que celui qui sait qu’il a péché, voudrait que la faute fût à commettre ; ce qui est se repentir. Après il faut considérer, que lorsqu’on peut n’être pas certaine­ment assuré s’il y a du péché en une action, ou s’il n’y en a point, la repentance ne précède pas, mais elle suit la confession des péchés. Et cela d’autant que la repentance n’est