Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/475

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la chaire de Moïse : toutes les choses donc qu’ils vous diront que vous gardiez, gardez-les et les faites. Et au contraire, s’ils commandent des actions qui sont punies en l’autre monde d’une mort éternelle, ce serait la plus haute de toutes les folies, si l’on n’aimait mieux perdre en désobéissant une vie que la nature doit bientôt finir, que de se mettre au hasard de mourir éternellement par une honteuse obéissance. A quoi se rapportent les paroles généreuses de notre Seigneur : ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui ne peuvent point tuer Pâme, Matth. 10. vers. 28. Voyons donc quelles sont toutes ces choses nécessaires au salut.


II. Toutes les choses nécessaires au salut sont comprises dans ces deux vertus, la foi et l’obéissance. Si cette dernière pouvait être parfaite, elle suffirait toute seule pour empêcher notre condamnation. Mais parce que nous sommes déjà depuis longtemps tous coupables de rébellion contre Dieu en Adam notre premier père ; et que d’ailleurs nous avons péché actuellement nous-mêmes, il ne suffit pas de l’obéissance, si la rémission des péchés n’y est ajoutée. Or, celle-ci est la récompense de la foi, et il n’y a point d’autre chemin pour entrer au royaume des cieux. La foi donc est la seule chose qui est requise au salut éternel. Car la porte du royaume de Dieu n’est fermée qu’aux pécheurs, c’est-à-dire à ceux qui ne rendent pas à la loi divine l’obéissance