Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/487

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héologiens, quoique je l’aie assez confirmée par les raisons que j’ai mises ensuite. Premièrement donc, lorsque je dis que cet article, que jésus est le Christ, est seul nécessaire au salut, je ne dis pas, que la foi seule soit nécessaire pour être sauvé, mais je demande en outre, la justice ou l’obéissance due aux lois divines, c’est-à-dire, la volonté de bien vivre. Secondement, je ne nie point que la profession de plusieurs autres articles ne soit nécessaire au salut, si elle est commandée de l’église. Mais la foi étant interne, et la profession extérieure, je nomme celle-là proprement foi, et tiens l’autre pour une partie de l’obéissance, de sorte que ce point-là suffit bien seul à la foi intérieure, mais non pas à la profession du chrétien. Enfin, de même que si j’eusse dit, que du côté de la justice, la vraie et intérieure repentance des péchés est seule nécessaire au salut, on n’eût pas tenu cela pour un paradoxe ; parce que j’eusse entendu, que la justice, l’obéissance et une âme disposée à pratiquer toutes les vertus en une sérieuse réformation de vie, fussent contenues dans la pénitence. Ainsi, quand je dis que la foi en un seul article suffit au salut, il ne faut pas s’en étonner, puis­que sous ce point j’en comprends un si grand nombre d’autres. Car ces paroles, jésus est le Christ, signifient que Jésus est celui dont Dieu avait promis par les prophètes la venue au monde afin de rétablir son règne, c’est-à-dire que Jésus est le Fils de Dieu, créateur du ciel et de la