Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/97

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il lui est toujours permis de demander pardon à Dieu, et il peut espérer de fléchir sa bonté par l’ardeur de ses prières. L’effet donc du serment n’est point autre que de tenir les hommes en quelque plus grande crainte s’ils faussent leur parole, à laquelle lâcheté ils se portent natu­rellement.


XXIII. C’est faire quelque chose de plus qu’il n’est de besoin pour sa défense, témoigner quelque malignité d’esprit, et rechercher le mal d’autrui plutôt que son bien propre, que d’exiger un serment là où il est impossible de ne découvrir l’infidélité, si elle arrive, et où l’on ne manque pas de puissance pour tirer raison de cette injure. Le serment, comme il appert de la forme en laquelle on le conçoit, n’est employé qu’afin de provoquer l’ire de Dieu tout-puissant et très sage, contre ceux qui faussent leur foi, parce qu’ils ne craignent pas la puissance des hommes, ou qu’ils espèrent de dérober ce crime à leur connaissance.


CHAPITRE III

Des autres lois de nature.


SOMMAIRE

I. Deuxième loi de nature, qu’il faut garder les conventions. IL Qu’il faut garder sa foi à tous, sans exception. III. Ce que c’est qu’injure.