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Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/154

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DE LA NATURE

§. 11. A l’égard des affections des hommes envers Dieu, elles ne ſont pas toujours les mêmes que celles qui ont été décrites dans le Chapitre des Pasſions ; nous y diſions qu’aimer c’eſt trouver du plaiſir dans l’image ou la conception de l’objet que l’on aime, mais Dieu eſt inconcevable ; ainſi dans l’Ecriture aimer Dieu, c’eſt obéir à ſes commandemens & nous aimer les uns les autres. Cela poſé, ſe confier à Dieu n’eſt pas la même choſe que ſe confier les uns aux autres ; car quand un homme a de la confiance dans un autre homme, comme on a vu dans le Chapitre IX. §. 8., il ne fait plus d’efforts ; mais ſi nous agiſſions de même dans notre confiance en Dieu tout-puiſſant, nous lui désobéirions ; & comment pourrions-nous avoir de la confiance en celui à qui nous ſçaurions que nous désobéisſons ? Ainſi nous confier à Dieu, c’eſt nous en rapporter à ſa volonté ſur tout : ce qui eſt au deſſus de notre pouvoir,